L’histoire commence au retour de l'éclipse de Soleil de juin 1973, le « groupe Caméra » s'était déplacé pour l'observation de la couronne solaire. Il y avait deux instruments (voir photo) c'était deux caméras électronographique métalliques.
L'objectif de cette mission en Mauritanie, d'environ 1 mois, était d'obtenir des données pour deux thèses d’état d’attachés de recherche du laboratoire.
Si l'instrument a « fonctionné » il n'y eut aucun résultat exploitable, les plaques photographiques étaient voilées.
L'un des thésards utilisera les données d'une expérience qui se trouvait à bord du Concorde.
Pour l'autre il fallait des résultats originaux, aussi Monsieur ... décide :
Il faut faire des observations dans les Alpes en construisant un observatoire.
La station d'Auron, dans les Alpes, fut utilisée pour des tests avant l'éclipse de juin 1973, pour une raison qui m’échappe il n'était pas question d’y refaire des observations. C’était une solution économique et surtout il n’y avait aucune infrastructure à construire.
Le choix a été Saint-Véran, pourquoi ?
INAG : Institut National d'Astronomie et Géophysique.
CFHT : Canada France Hawaï Télescope
* : Ma reconversion à l'électronique se fera avec succès mais sans formation ni Diplôme. Françoise Crifo sera la seule à me donner un coup de main en mathématique, le reste sera grâce d'une part à Jean-Pierre Dupin qui partira à Toulouse en juin 1982 et surtout grâce à Jean Bérezné avec qui j'ai longtemps entretenu des liens d'amitié, il partira sur Grenoble en 1992.
En 1994 je vais créer le premier réseau Métier au CNRS : le Réseau des électroniciens
La caméra électronographique en Mauritanie, éclipse de soleil de juin 1973.
à gauche Jean-Pierre Dupin, et à droite Gabriel Rousset.
Je ne connais pas le nom du photographe, si vous le connaissez, merci de me le dire.
Je souhaite ici remercier Jacques Léorat pour sa disponibilité et surtout pour avoir compris que Saint-Véran avait besoin d'une explication exempte de "légendes".
Merci aussi à Adèle & Rémi Dumas pour la réalisation des panneaux de la Maison du soleil avec des exigences concernant les participants à cette aventure.
Un Astronome qui confia St Véran aux amateurs m'écrivit un jour : Le film de John Ford, "L'homme qui tua Liberty Valance" contient cette phrase fameuse :
On est dans l'Ouest, ici, quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende", c'est peut-être un peu l'histoire de St Véran.
Je crois nécessaire de mettre à disposition des curieux les documents que je possède dans mes archives.
Alors qu'ai-je à vous raconter ?
il m'a semblé nécessaire de raconter l'histoire de l'Observatoire de Saint-Véran à partir des documents, dessins, textes et photos dont je dispose dans mes archives.
Ne soyez pas fâché si j'appose mon nom sur certaines photos, bien que le droit d'auteur existe, mes photos sont souvent utilisées sans citer l'auteur. C'est uniquement de droit "moral" dont je ne parle pas de droit "patrimonial"., mais je fatigue de cet oubli permanent de la part de certains.
L'observatoire de Saint-Véran sera sauvé par les astronomes amateurs et un scientifique, trop discret, qui fera le lien entre le site et les « amateurs ». Merci à eux pour ce travail.
Ce fut un projet à marche forcé.
Dès le printemps 1974 la décision est prise de faire Saint-Véran à l'INAG, le Département est d'accord, la ville de St Véran également, et on obtient de pouvoir récupérer la coupole de l'observatoire de Paris construite en 1956.
Aucun résultat scientifique ne sera obtenu à l'Observatoire de Saint-Véran par des scientifiques professionnels entre 1975 et 1982.
Une prospection de sites, pour le compte de l'INAG*, avait eu lieu en France métropolitaine, d’où il ressortait que le meilleur site nocturne français était Saint-Véran. Seulement tout restait à construire, pas de route, pas d’électricité, pas de terrain plat pour les bâtiments et le terrain était la propriété de la commune et/ou du département.
Pour ceux qui croient que là devait se bâtir le futur télescope français de 3,60m. rien de plus faux. Le comité de sélection du futur site pour le 3,60m. français avait été clair : soit on choisit le meilleur site au monde soit on ne fait rien. Ce qui était raisonnable et prospectif. Sans pouvoir l’affirmer c’est Monsieur Jean Rösch, directeur de l’Observatoire du Pic du Midi à qui l’on doit cette phrase.
Comme la prospection de site était pour des observations nocturnes Monsieur P. en tire une seule conclusion, et sans se poser de question, : si c'est bon la nuit alors c'est bon le jour !!
Cette décision devait s'imposer à tous !
L'Observatoire de Saint-Véran ne fut pas une réussite, ce fut pourtant le premier projet sur lequel j'ai travaillé après mon entrée au CNRS en octobre 1973.
"Venez chez moi, je vous montrerais mes Polyedres" Alfred Jarry, Ubu Cocu
Les facettes des Polyèdres
L'observatoire de Saint-Véran